Sur internet, la question de la protection de la vie privée se pose en permanence. Après tout, les scandales répétés dont les GAFAM se sont rendus coupables ne cessent de faire les unes des journaux. Et, dans un tel contexte, les instances réglementaires n’ont pas eu d’autre choix que de mettre en place des garde-fous pour protéger les internautes. L’un de ces garde-fous dont le statut reste flou est le signal “Do Not Track”. Une nouveauté censée profiter aux internautes, qui mécontente les marketeurs, mais dont personne ne semble cerner tous les contours.
Qu’est-ce que “Do Not Track” ?
Contrairement à des barrières réglementaires comme la norme RGPD, le signal “Do Not Track” ne procède pas d’une décision législative au niveau national ou régional. En effet, c’est une innovation technologique qu’on pourrait résumer à un simple signal. C’est un standard d’internet qui a vu le jour il y a relativement peu, et qui indique aux sites web la conduite à tenir vis-à-vis d’un navigateur spécifique.
Autrement dit, lorsqu’un internaute visite un site web, votre navigateur lui envoie une requête “Do Not Track”. C’est-à-dire que le navigateur sollicite du serveur que votre activité sur le site ne soit pas traquée. Malheureusement, il ne s’agit que d’une requête et les serveurs n’y répondent que s’ils ont été spécifiquement configurés en ce sens. Par exemple, la plupart des sites listés ici prennent soin de respecter les dernières normes en matière de sécurité et de protection de la vie privée.
En somme, le signal “Do Not Track” est traité comme une suggestion ou un choix libre de chaque site ou développeur. Mais, dans les cas où le signal est bel et bien pris en compte, il est crucial de comprendre son incidence sur les internautes et sur les marketeurs.
Quel est l’impact du signal “Do Not Track” ?
Pour comprendre son impact, il faut d’abord garder à l’esprit que le signal “Do Not Track” n’est pas une norme absolue. Essentiellement, chaque développeur est libre de s’y plier ou non. Ceci crée un environnement web disparate où les internautes ne peuvent pas toujours savoir s’ils sont traqués ou non. Pire encore, il n’y a aucune obligation des développeurs de faire savoir s’ils respectent ou non les signaux “Do Not Track”.
Impact pour les internautes
L’impact du “Do Not Track” sur les internautes est moins important qu’on l’imagine. C’est loin d’être une révolution qui permet enfin de garantir la vie privée de tous sur internet. En effet, le signal l’internaute doit prendre la décision consciente d’adhérer à cette mesure. Et dans les faits, la plupart des internautes ne savent simplement rien de son existence.
Pour les internautes qui utilisent “Do Not Track”, l’avantage notable c’est d’avoir la possibilité de souscrire ou non aux pratiques de suivi des géants du web. Cependant, rappelons encore une fois qu’il n’y a aucune garantie que tous les sites qu’ils fréquentent se plient véritablement à cette exigence.
Impact pour les marketeurs
Les marketeurs dépendent souvent d’un volume considérable de données pour prédire les tendances et paramétrer les campagnes publicitaires. Ces données sont plus précieuses, lorsqu’elles sont spécifiques et permettent d’avoir une idée précise du profil de l’internaute. On comprend sans peine que les marketeurs ne soient pas enchantés à l’idée de perdre accès à ces données si “Do Not Track” devient la norme.
Cependant, ce ne serait en aucun cas une fin de l’industrie du marketing. Après tout, les données anonymisées continueront d’être collectées. Et surtout, l’arsenal du marketeur ne se limite pas aux sites web. Il y a encore de nombreuses interactions et outils analytiques qui permettent de paramétrer des campagnes de marketing hyper précises malgré les contraintes.
Conclusion
Pour conclure, retenons simplement que “Do Not Track” est un premier pas dans la bonne direction. C’est un protocole de protection de la vie privée qui, s’il venait à être globalement adopté, pourrait rétablir l’idée d’un internet plus sûr où la vie privée est respectée. Malgré les mesures législatives prises en Europe, en Californie et ailleurs sur la planète, nous sommes encore loin de ce futur idéal. En attendant, l’arsenal de la vie privée continue d’être constitué de la réglementation RGPD, des VPN digne de confiance et des nombreuses autres habitudes que les internautes aguerris développent au fil du temps.